une connexion entre
le vide et la place
Le Palais de Justice de Limoges marque de manière solennelle l’angle de la place Winston Churchill. Sa façade composée, blanche, cubique et ouverte sur la ville, exprime un lieu régalien, de pouvoir de l’état de droit, tout en affirmant les valeurs démocratiques et d’accueil.
Le parvis d’entrée forme un volume pur, abrité par la grande plaque blanche qui, comme un dais monumental, surplombe l’espace public. Les deux surfaces verticales, liées par le grand et fin porte-à-faux, laissent libre la vision sur la diagonale en arrivant depuis la place, et encadrent un fragment du ciel et la terrasse végétalisée. Le Palais de Justice s’ouvre au public, monumental et stable, en créant une connexion forte entre le vide de la place, le volume du parvis et la fenêtre sur le ciel.
théâtralisation kaléidoscopique
Le parvis donne accès directement à la salle des pas perdus. Celle-ci se déroule telle une longue galerie en double hauteur qui donne à voir le jardin en fond de perspective.
Deux verrières et une bague optique, constituée de prismes, scandent la progression et mettent en scène la lumière et le lointain tout en ponctuant les accès aux salles d’audiences. Une alternance d’ombre et de lumière s’installe ainsi sur la longueur de la galerie, produisant un effet kaléidoscopique qui théâtralise le cheminement.
plan évolutif
Cette percée visuelle qui traverse l’îlot de part en part est ponctuée de masses végétales, depuis la place publique en contrebas, les terrasses accessibles et le parc planté à l’arrière. Le plan général du palais est clair, fonctionnel et évolutif. Il répond au croisement des contraintes du programme, des vues et de la configuration de la parcelle. Il est issu des partitions des domaines qui relèvent du pénal et du civil, et respecte la séparation des lieux accessibles au public ou réservés au privé.
Les salles d’audience sont distribuées par la galerie des pas perdus à rez-de-chaussée. L’accès des magistrats est sécurisé en périphérie. Les bureaux sont placés aux étages supérieurs, dans un corps de bâtiment en S posé sur la galerie.
sensible à l’échelle
urbaine
Les façades nobles, emblématiques de l’institution de Justice, sont rythmées par un dispositif de meneaux verticaux mis en vibration par une torsion progressive. Cette torsion est née de la volonté de protéger partiellement les surfaces vitrées de l’ensoleillement direct et de celle d’orienter le regard vers une vue privilégiée. Notamment sur la façade sud-est, côté prison, la surface gauche oriente le regard vers la Place Winston Churchill, en évitant la vue directe sur le mur carcéral.
La matérialité poreuse et solide de ces éléments verticaux de façade emphatise, par contraste, le volume blanc et lisse du parvis. Le nouveau Palais de Justice se manifeste sur la rue de la Mauvendière à travers sa porte monumentale, en demeurant en même temps à l’échelle urbaine à laquelle il se réfère.
ÉQUIPES PROJET
MAÎTRISE D’OEUVRE
Architecte : ANMA
Économie : Michel Forgue
Structure : Batiserf
Fluides : Deerns
Acoustique : Peutz & Associés
Façade, enveloppe : Secma
Exploitation, maintenance : Quadrim
Éclairagiste : 8-18
CONCOURS
Jean-Baptiste Briquelier
Alice Perugini
ÉTUDES
Hélène Galifer
Emmanuel Vinet
Juliette Chourrout
CHANTIER
Guillaume Ribay
Juliette Chourrout
Adèle Clin-Cassagne
Kevin Viel
FICHE TECHNIQUE
STATUT Réalisé
MAÎTRISE D’OUVRAGE Agence pour l’Immobilier de la Justice
CALENDRIER 2017
SURFACE 7 650 m² SHON
TRAVAUX 14,8 M€ HT
PERSPECTIVES The Nood, Maison Générale
PHOTOGRAPHIE Sergio Grazia
CERTIFICATION RT 2005
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Paris, Ministère de la Défense
Saint-Dizier, Les Fuseaux
Strasbourg, Bibliothèque Nationale Universitaire