
premier chantier
de réemploi pour ANMA
Au fond d’une impasse dans le 11e arrondissement de Paris, un projet pépite pour l’agence : la transformation et la réhabilitation d’un ancien centre médical donnent naissance à la Maison de l’Écologie, premier projet en réemploi pour l’agence ANMA.
Sans aucune altération de leur structure ni de leur enveloppe, trois bâtiments mitoyens sont reconnectés et réaménagés afin de créer un nouvel espace de bureaux. Se déployant autour d’une cour pavée mais fraîche – sol semi-perméable, végétation généreuse, arbre nouvellement planté, il dévoile une cabane d’usage en bois, perchée au-dessus de la cour, et un jardin d’hiver clos où la lumière pénètre par de grandes baies vitrées.

réduire au maximum
le poids carbone
Un projet prototype issu d’un engagement collectif de l’équipe de maîtrise d’œuvre auprès de son maître d’ouvrage, faisant intervenir des entreprises de l’économie sociale et solidaire afin d’atteindre des objectifs ambitieux : conserver l’existant au maximum, réemployer les matériaux, propulser une démarche environnementale réplicable, permettre la mutabilité des espaces et favoriser l’insertion sociale.
Sols, cloisons, isolation, finitions… de la structure au second œuvre, les détails sont dessinés et les solutions constructives sont mises en œuvre de manière à réduire au maximum l’impact carbone du projet : réemploi de la ressource disponible, pas d’artificialisation du sol, stockage intégral sur site, grand renfort de préfabrication, réversibilité des assemblages, choix majoritaire du biosourcé.

des gravats aux nouveaux revêtement
Cette ambition implique un phasage spécifique : le chantier démarre durant la fin des études afin de quantifier les matériaux et les gravats revalorisables. Un sourcing précis et un suivi de la matière assurés par l’agence permettent d’atteindre un taux de réutilisation de plus de 50% des gravats du site, et le reliquat de matière est acheminé vers la plateforme locale de réemploi Réavie.
Dix tonnes de gravats sont ainsi triées, stockées puis concassées sur site avant d’être transformées, sans lavage afin d’éviter d’utiliser de grands volumes d’eau à des fins purement esthétiques, en nouveaux revêtements. Les parpaings, briques et anciens doublages plâtres du cabinet médical sont ainsi transformés en un béton de plâtre appliqué au sol et, pour les murs, en un mortier à valeur d’enduit dont l’esthétique finale, peu prévisible, ne se dévoile qu’au ponçage final.

des murs et des sols
porteurs d’histoires
Tous comme les sols, les murs du projet sont ainsi 100% réemploi, de leur structure bois jusqu’aux poignées des portes. Les séparatifs sont réversibles, préfabriqués chez Réavie et assemblés sur site. Les cloisons brique des pièces d’eau sont montées sur site en chantier d’insertion. Les murs extérieurs sont doublés, isolés en fibre de bois, habillés de panneaux Fermacell apparents. Et les façades, pour la seconde fois uniquement en France, sont isolées par demi-bottes de paille splitées directement dans les pierres existantes et parées d’un enduit plâtre, sans chaux donc.
Au dehors et au-dedans, une clôture, construite lors d’un chantier participatif, et un escalier réalisés à partir du bois de la charpente et des parquets déposés du bâti existant. À l’étage, un nouveau plancher, composé des lattes d’un parquet sportif d’un ancien terrain de squash francilien. Plus bas, les carrelages existants ont été conservés et l’ensemble des porcelaines sanitaires sont issues du réemploi, du site ou de la plateforme Réavie. Dans la cour, les pavés ont été démontés, sélectionnés, brossés puis reposés.

méthode adaptée
dessin de précision
La méthode de travail induite par le réemploi s’exprime par un ajustement constant : ce qui est dessiné n’est pas définitif tant que la ressource n’est pas confirmée. À l’inverse du modèle actuel de prescription, cette démarche ne garantit ni la quantité ni l’uniformité des matériaux. Les détails constructifs sont donc mis en œuvre en fonction de l’opportunité matérielle des ressources locales.
La Maison de l’Écologie est un projet manifeste pour une construction alternative et minutieuse : économe en ressource, peu consommatrice en énergie. À la frontière du passif, elle donne à voir la texture brute des matériaux et une ingénierie où rien n’est camouflé, ni les réseaux, ni les vis, ni les aspérités incontrôlées de la matière.

ÉQUIPES PROJET
MAÎTRISE D’OEUVRE
Architecte : ANMA Architectes Urbanistes
Structure : KEPHREN
Fluides-Thermique : ALTOSTEP
ÉTUDES
Séverine SAVIGNY
CHANTIER
Séverine SAVIGNY
ENTREPRISES
Plateforme de réemploi et d’insertion professionnelle : RéaVie
Entreprise pilote : REHAS
Entreprise béton de plâtre et enduit mur : Alter-Bâtir
Enduit plâtre : Collectif Paille
Chantier participatif : Collectif LOKAL

FICHE TECHNIQUE
STATUT Chantier
MAÎTRISE D’OUVRAGE EELV Les Écologistes
AMO Atelier TZA – Atelier Thomas Zhu Architectes
CALENDRIER Juin 2025
SURFACE 300 m² + 100 m² cour
TRAVAUX 1 M€ HT
PHOTOGRAPHIE ANMA
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